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Publié le 16 septembre 2023

Signer sa démission en même temps que son CDI, cette méthode ahurissante pratiquée dans certains E.Leclerc

Recrutement sous pression : les méthodes controversées d'E.Leclerc

Les pratiques de recrutement de certains hypermarchés continuent de soulever des interrogations, notamment en ce qui concerne la chaîne E.Leclerc. L'émission phare de France 2, "Complément d'enquête", a récemment mis en lumière des méthodes pour le moins discutables au sein de cette enseigne dominant le marché de la grande distribution.

Dans le cadre de cette enquête, une des journalistes de l'émission s'est infiltrée dans l'un des établissements de cette chaîne de magasins. Elle s'est retrouvée dans une situation pour le moins inhabituelle : à la signature de son contrat, il lui a été demandé de préparer une lettre de démission à remettre dans le futur. Étonnamment, le responsable des caisses a justifié cette démarche en avançant que l'hypermarché ne propose pas de CDD à cause de sa fiscalité importante, mais plutôt des CDI.

La précarité cachée derrière un CDI

Ce type de contrat, bien qu'il puisse sembler attrayant au premier abord, dissimule en réalité une précarité pour le salarié. En effet, selon le site officiel service-public.fr, lorsqu'un salarié démissionne, il ne peut prétendre ni à une indemnité de rupture ni à des allocations chômage. Par conséquent, la mise en place de ce type de recrutement, où une lettre de démission est demandée à l'avance, prive en réalité le salarié de nombreux droits.

Tentant de justifier cette démarche, le directeur du magasin a mis en avant que, même en démissionnant, le salarié bénéficierait de deux jours et demi de congés payés chaque mois pour un contrat de 35 heures. Cependant, sur le sujet des allocations chômage, le directeur a semblé moins sûr de lui, avouant ne pas connaître le fonctionnement des droits liés au chômage, ayant toujours été employé.

Une organisation qui questionne

Les conditions de travail au sein d'E.Leclerc sont régulièrement sujettes à débat, surtout lorsque l'on considère que cette enseigne emploie plus de 140 000 personnes sur le territoire français. Les syndicats se montrent fréquemment critiques à l'égard des pratiques du groupe, mais leur influence est limitée. En effet, l'organisation d'E.Leclerc est telle que chaque magasin fonctionne presque comme une entité indépendante.

L'enquête de "Complément d'enquête" a mis en lumière des pratiques de recrutement pour le moins controversées au sein de l'enseigne E.Leclerc. Bien que chaque magasin soit indépendant, il est essentiel de se questionner sur la légalité et l'éthique de telles méthodes, surtout lorsqu'elles sont appliquées à une échelle aussi large.



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