POLITIQUE

Publié le 23 juin 2024

Tibo InShape et ses propos troublants, ressemblant à ceux prononcés par Jean-Marie Le Pen


OPINION

Un YouTubeur de Droite à la Conquête du Ministère des Sports ?

Le premier youtubeur de France, Tibo InShape, connu pour ses contenus centrés sur le sport et suivi par plus de 20 millions de personnes, a récemment affirmé dans une interview pour Brut qu'il s'identifie politiquement à droite, mais se considère avant tout comme "humain". Cet influenceur, également entrepreneur, n'hésite pas à envisager une carrière politique, affirmant qu'il serait prêt à accepter une nomination comme ministre des Sports, indépendamment du spectre politique du gouvernement en place.

Une Identité Politique Claironnée avec Prudence

Dans le détail de son entretien, Tibo InShape révèle ses réflexions sur son identité politique et son interaction avec le monde politique actuel. "Déjà, je suis chef d'entreprise donc forcément, dans l'isoloir, je pense à mon intérêt propre et celui de mes proches, donc effectivement je peux me considérer plus de droite oui (...) mais humain avant tout!", explique-t-il. Il se défend contre diverses accusations, affirmant être souvent mal compris par le public et la presse.

Ce youtubeur exprime également un fort désir de promouvoir le sport et ses bienfaits au plus grand nombre. Sa passion pour le sport est telle qu'il se dit prêt à transcender les clivages politiques pour contribuer positivement à la société. "Le sport m'a tellement aidé personnellement (...) que j'ai envie de conseiller les gens fortement à faire du sport", déclare-t-il, tout en restant évasif sur la possibilité de servir sous la bannière de figures politiques telles que Jordan Bardella ou Marine Le Pen.

Aussi, Tibo InShape révèle une approche du vote centrée sur les intérêts personnels et ceux de ses proches, une perspective qui rappelle la notion de "devoir hiérarchique" autrefois articulée par Jean-Marie Le Pen. L'ancien président du Front National avait illustré cette idée lors de son passage dans l'émission "L'heure de vérité" sur Antenne 2, où il avait défendu les attachements et les droits hiérarchiques avec sa désormais célèbre phrase : "J'aime mieux mes filles que mes nièces, mes nièces que mes cousines..." Cette conception hiérarchique des affections et des loyautés semble échoir dans les motivations de vote de Tibo InShape, suggérant une prévalence des liens familiaux et personnels dans ses choix politiques.

La Politique, un Risque pour sa Carrière ?

Le vidéaste reconnaît qu'entrer en politique pourrait s'avérer risqué pour sa carrière et sa réputation. L'éventualité de devenir "plus d'ennemis que des amis" est une considération importante pour lui, d'autant plus que son engagement n'apporterait, selon lui, aucun bénéfice significatif à ses affaires.

Tibo InShape, tout en étant une personnalité influente, maintient que son rôle n'est pas de politiser ses contenus. "On est créateurs de contenus, on n'est pas censés être politisés", affirme-t-il, insistant sur le droit de chacun à avoir ses propres opinions politiques. Cette position neutre se reflète également dans une lettre ouverte où il encourage simplement ses followers à voter selon leur conscience, sans favoriser un parti particulier.

Patriotisme et Perceptions Politiques

Par ailleurs, Tibo InShape souligne un manque de patriotisme en France, qu'il attribue à une récupération politique des symboles nationaux par l'extrême droite. Il plaide pour un patriotisme qui transcende les clivages politiques, où être fier d'être français ne devrait pas être synonyme d'appartenance à l'extrême droite.

Son interaction avec des figures politiques et des institutions sous la présidence d'Emmanuel Macron, notamment à travers des présentations enthousiastes de certaines institutions, témoigne d'une certaine proximité avec la macronie, même si ses vidéos peuvent parfois être perçues comme alignées à droite.

Tibo InShape se positionne comme une figure complexe dans le paysage médiatique et politique français. Entre son identité de droite affirmée et son désir d'apporter une contribution positive à travers le sport, il incarne la figure de l'influenceur qui oscille entre divertissement, entrepreneuriat et aspirations politiques potentielles. Son cas soulève des questions sur le rôle des personnalités publiques dans la politique et sur la manière dont les citoyens perçoivent leur engagement.

Par Tony Houdeville


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