POLITIQUE

Publié le 17 septembre 2024

Stratosphérique ! On connaît désormais le montant de la future retraite du nouveau Premier ministre, Michel Barnier


OPINION

Michel Barnier et la future retraite dorée : un contraste saisissant avec celle des travailleurs ordinaires

L'annonce de la future retraite colossale que Michel Barnier pourra percevoir après son mandat de Premier ministre suscite de vifs débats. À 73 ans, après une carrière politique de plus de 50 ans, il pourrait bénéficier d’une pension mensuelle bien éloignée de celle de l’écrasante majorité des travailleurs français. Cette perspective relance une question récurrente : comment justifier de tels montants, alors que la population subit des réformes visant à prolonger la durée de cotisation pour une pension souvent modeste ?

Si l’on peut espérer que le nouveau Premier ministre, conscient de cette réalité, prenne en compte sa propre situation lorsqu’il se penchera sur la réforme des retraites, la question reste ouverte. Le montant que pourrait toucher Michel Barnier une fois son mandat à Matignon achevé atteint en effet des sommets : 28 270 euros brut par mois, comme l’a révélé Marianne le 13 septembre dernier. Une retraite en attente, mais déjà chiffrée et largement critiquée par l’opinion publique.

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Un parcours politique fructueux et une retraite cumulative

Durant ses nombreuses années au service de l'État français et de l'Union européenne, Michel Barnier a occupé des postes de premier plan qui lui ouvriront la voie vers une pension cumulée très confortable. Une fois qu’il quittera ses fonctions de Premier ministre, il pourra ainsi percevoir une retraite composée de plusieurs volets.

D'abord, ses 17 années en tant que parlementaire lui permettront de toucher 7 637 euros brut par mois. À cela s’ajouteront 5 300 euros brut au titre de ses années passées au Palais Royal, où il recevra 75 % de son dernier salaire. Ces chiffres impressionnants, pourtant, ne représentent qu’une partie des revenus de retraite que Michel Barnier pourra toucher à la fin de sa carrière.

En effet, le haut fonctionnaire a également cumulé des indemnités au cours de ses 26 ans passés au conseil général de la Savoie. Mais l'essentiel de sa future pension proviendra de ses neuf années en tant que commissaire européen, auxquelles s’ajoutent cinq années comme négociateur en chef du Brexit. Ces contributions européennes lui garantiront 15 083 euros brut par mois, portant le total de sa retraite potentielle à 28 270 euros brut mensuels.

Cet avenir doré pour Michel Barnier soulève des interrogations. Alors que la majorité des Français sont soumis à des réformes qui repoussent l'âge de la retraite et diminuent leurs pensions, ce montant paraîtra exorbitant à bien des yeux. La retraite de Michel Barnier, même potentielle, illustre une fois de plus le fossé grandissant entre les élites politiques et le reste de la population.

Des réactions mitigées et une indignation grandissante

Bien que Michel Barnier ne touche pas encore cette retraite, l'annonce de son montant a déjà provoqué une onde de choc. Sur les réseaux sociaux, notamment sur X, de nombreux internautes se sont indignés de la perspective de cette pension « exorbitante ». Certains ont même appelé à un plafonnement des retraites des personnalités politiques, estimant que ces montants sont une véritable « honte » au vu des conditions de vie des retraités ordinaires.

Face à cette polémique, l’entourage de Michel Barnier a cherché à tempérer les critiques. Il a été précisé que, de sa propre initiative, l'ancien commissaire européen a choisi de suspendre sa pension liée à ses fonctions européennes. De plus, ses pensions issues de ses fonctions parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale seront automatiquement suspendues tant qu’il occupe le poste de Premier ministre.

Ainsi, pendant la durée de son mandat à Matignon, Michel Barnier ne percevra « que » la rémunération liée à sa fonction de chef du gouvernement, soit 16 000 euros brut par mois. Toutefois, cela n'efface pas la perspective d'une retraite dorée qu’il pourra toucher une fois ce mandat terminé. Et pour beaucoup, ce geste volontaire de suspension de pensions reste insuffisant au regard des écarts avec les retraites des citoyens ordinaires.

Le cas Barnier, un exemple frappant pour la réforme des retraites ?

L’annonce de la future retraite de Michel Barnier soulève des questions fondamentales sur l'équité des systèmes de retraite en France. Comment justifier de tels privilèges pour les élites politiques, alors que les réformes imposées à la population visent généralement à réduire les montants perçus et à allonger la durée de cotisation ? Cette situation reflète un dysfonctionnement systémique où les classes dirigeantes semblent bénéficier de conditions bien plus avantageuses que les travailleurs ordinaires.

Alors que les discussions sur la réforme des retraites se poursuivent, le cas de Michel Barnier pourrait bien devenir un symbole de l’injustice ressentie par une large partie de la population. Il est crucial que les réformes à venir abordent non seulement la question des retraites du grand public, mais aussi celle des privilèges accordés aux élites. Si cette réforme n'aborde pas les inégalités entre les différentes catégories de retraités, la fracture entre dirigeants et citoyens risque de s’aggraver.

Par Tony Houdeville


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