POLITIQUE
Publié le 21 septembre 2023
Olivier Véran dans l'embarras après la question pertinente d'une jeune journaliste
Ariane Lavrilleux, journaliste d’investigation
Tandis que de nombreux citoyens se sont rassemblés pour manifester leur soutien, les instances gouvernementales sont restées muettes au sujet de la journaliste Ariane Lavrilleux. La journaliste d’investigation a retrouvé sa liberté après avoir passé 39 heures de maintien à disposition. La nouvelle a été relayée par le média Disclose, avec lequel elle travaille, sur la plateforme X (anciennement connue sous le nom de Twitter). Selon leurs déclarations, Ariane Lavrilleux a été retenue et interrogée par la DGSI dans des locaux à Marseille.
Le commencement de cette affaire remonte au mardi matin, quand les autorités ont effectué une fouille au domicile de la journaliste. Disclose a révélé que cette action s'inscrivait dans le cadre d'une enquête visant une éventuelle "compromission du secret de la défense et la divulgation d'informations permettant d'identifier un agent protégé". Ce qui attire l'attention, c'est que Ariane Lavrilleux est reconnue pour ses collaborations, notamment avec le journal Mediapart, et est particulièrement renommée pour ses enquêtes.
Un élan de soutien national
À la suite de cet incident, de nombreux regroupements ont vu le jour pour soutenir Ariane Lavrilleux. Organisations, associations et citoyens se sont unis pour protester contre ce qu'ils estiment être une "procédure hors norme". Parmi les voix qui se sont élevées, Reporters sans frontières (RSF) a été particulièrement audible.
Le cœur du débat est cristallisé autour de la question du respect du secret des sources journalistiques. RSF, dans son communiqué, souligne l'importance de ce principe fondamental pour la profession et pointe du doigt les agissements qui l'auraient transgressé. De son côté, Amnesty International met en avant une tendance alarmante : ces actions pourraient être perçues comme une partie d'une attaque plus large, systématique, visant les journalistes qui cherchent à révéler les actions peu transparentes des renseignements français.
« Je suis libre, merci bp pour votre soutien! » Ariane Lavrilleux, journaliste d’investigation. pic.twitter.com/jQqzNtSBug
— L'actu citoyenne (@lactu_citoyenne) September 20, 2023
Situation compliquée pour la liberté de la presse
Le Parti socialiste s'est également joint au débat, situant cet incident dans un cadre plus global, évoquant un "recul général de la liberté de la presse en France". Cette situation suscite de nombreuses interrogations et préoccupations. La question qui demeure est celle de savoir si la France, pays des Droits de l'Homme, est en train de dériver vers une restriction de la liberté d'expression et d'information.
Alors que les voix se multiplient pour défendre la liberté de la presse, l'absence de réaction du gouvernement est troublante. Lorsqu'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a été sollicité pour s'exprimer sur le sujet par Mediapart, il a choisi d'éviter la question. Cette affaire, loin d'être anodine, est révélatrice des tensions actuelles entre les médias, le pouvoir exécutif et les services de renseignement en France.