POLITIQUE
Publié le 01 novembre 2024
Complètement paumé, ce député RN défend l'amendement de LFI
INFORMATION
Quand Christian Girard défend involontairement un amendement de La France insoumise
La scène a pris un tournant inattendu lors de la Commission des finances à l'Assemblée nationale. Christian Girard, député du Rassemblement national (RN) pour les Alpes-de-Haute-Provence, s'est retrouvé, bien malgré lui, au cœur d'un incident surprenant. Pensant défendre un amendement issu de son groupe politique, il a plaidé avec ferveur pour une proposition visant à augmenter les crédits destinés à l’Office français de la biodiversité (OFB). Or, cet amendement, loin de provenir de son camp, avait été rédigé par Claire Lejeune, députée de La France insoumise (LFI). Ce qui aurait pu être une simple erreur de lecture s'est rapidement transformé en sujet de moqueries et de débats au sein de l'Assemblée.
Une erreur exposée avec ironie par Éric Coquerel
Alors que Christian Girard poursuivait son plaidoyer sans se douter de la méprise, Éric Coquerel, président de la Commission des finances et membre de La France insoumise, a pris la parole pour souligner la confusion. Avec une touche d’ironie, Coquerel n’a pas manqué de rappeler à Girard que l'amendement qu’il défendait vigoureusement provenait en réalité du camp politique adverse. Loin de se laisser déstabiliser, Girard a continué de lire l'exposé et de défendre ce texte. Mais l'assemblée, amusée ou embarrassée, a observé la scène avec une attention grandissante.
L’intervention de Coquerel a lancé une vague de réactions parmi les députés présents. Certains ont été amusés par ce qu'ils ont perçu comme un lapsus politique, tandis que d'autres y ont vu une bévue révélatrice. Le contexte de cet amendement ajoutait au comique de la situation : le Rassemblement national s'est en effet souvent montré critique vis-à-vis des missions de l’Office français de la biodiversité, n'hésitant pas à prôner la réduction, voire la suppression de ses prérogatives. Voir un député du RN défendre une augmentation de ses financements a donc été accueilli avec un mélange de surprise et d'amusement.
Claire Lejeune apporte une clarification légère mais incisive
Interpelée par la scène, Claire Lejeune, auteure de l’amendement en question, a choisi de réagir avec légèreté. Dans une intervention teintée d’humour, elle a remercié son collègue Girard pour avoir présenté son texte avec tant de conviction. "Je voudrais juste clarifier," a-t-elle précisé, "notre collègue vient de lire l’exposé des motifs de mon amendement, je l’en remercie mais c’est bien un amendement LFI, pardon". Le ton détendu de la députée insoumise a ajouté une touche d'humour à cette situation qui tournait déjà à l’absurde.
Cette prise de parole a renforcé l’impression d’un épisode cocasse au sein de la Commission des finances. Alors que Claire Lejeune se félicitait presque de cette contribution inattendue du RN, le malentendu avait déjà attiré les projecteurs, devenant rapidement un sujet de discussion au-delà des murs de l'Assemblée. En somme, la clarification apportée par Lejeune a non seulement dissipé toute ambiguïté, mais a également jeté un éclairage ironique sur la scène, laissant penser à un improbable soutien du RN à un projet de LFI.
Une séquence politique rapidement virale sur les réseaux sociaux
Il n’en a pas fallu davantage pour que cet échange atypique devienne viral sur les réseaux sociaux. La scène, capturée en vidéo, a été partagée et largement commentée, particulièrement sur X (anciennement Twitter), où elle a suscité un nombre conséquent de réactions et de détournements. Les utilisateurs, prompts à réagir, se sont emparés de l'incident pour moquer la situation, certains y voyant une opportunité de critiquer les prises de position du RN, d'autres soulignant le manque d'attention de Girard lors de ses interventions.
Léo Walter, ancien député LFI des Alpes-de-Haute-Provence, a fait partie des premiers à réagir sur X. Dans un commentaire acerbe, il a mis en doute la capacité de Christian Girard à comprendre les textes qu’il est censé défendre à l’Assemblée. "Pour celles et ceux qui se demanderaient encore si Christian Girard comprend ce qu’il lit (laborieusement) quand il intervient (rarement) à l’Assemblée nationale, on a la preuve (si besoin était) que non", a-t-il écrit, renvoyant ainsi une image peu flatteuse du député RN.
Quand l’incident se transforme en argument politique
L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Les opposants politiques du RN ont rapidement utilisé cet incident pour souligner ce qu’ils considèrent comme un manque de préparation ou de rigueur de la part de certains députés du parti. À leurs yeux, cet épisode vient renforcer l'idée que certains élus n'accordent pas suffisamment d'attention aux dossiers qu’ils défendent. De son côté, le RN n’a pas réagi officiellement à cette séquence, laissant libre cours aux commentaires de toutes parts.
Au-delà de l’aspect humoristique, cet incident pose une question plus large sur la dynamique et l’alignement des partis au sein de l'Assemblée. Voir un député défendre un amendement contraire à ses propres orientations politiques démontre une possible désorganisation ou, tout au moins, un défaut de vigilance de la part du député RN. En outre, ce lapsus politique pourrait être perçu par certains comme une illustration des difficultés du RN à trouver une cohérence sur certains sujets, notamment sur les questions environnementales.
Une bévue qui fait écho à d'autres épisodes similaires
Cet épisode n’est pas une première au sein de l'Assemblée nationale, où des lapsus et des malentendus ponctuent parfois les débats. Cependant, la particularité de celui-ci réside dans la nature même de l’amendement défendu : un texte émanant d’un parti de gauche (LFI) qui prône des augmentations budgétaires pour la biodiversité, défendu par un député du RN, connu pour sa ligne critique vis-à-vis des politiques écologiques. Le contraste a été suffisamment marquant pour susciter l’intérêt, et le ridicule de la situation a contribué à en faire un sujet de moqueries et de commentaires. Cet épisode dans le parcours de Christian Girard pourrait servir de rappel à l'ensemble des députés : la préparation minutieuse et la compréhension des textes sont essentielles.
Par Tony Houdeville