« Le mec est une girouette » : Une journaliste déterre une vidéo de Macron et enflamme la toile

OPINION

Emmanuel Macron face à ses contradictions : une vidéo refait surface et enflamme les réseaux sociaux

Le 18 mars 2019, lors du "Grand débat des idées" organisé par France Culture, Emmanuel Macron avait fait face aux questions de plus de 65 intellectuels couvrant des sujets aussi divers que le climat, les inégalités ou la démocratie. Animé par Guillaume Erner, ce débat s'était déroulé en direct à la radio et sur la chaîne YouTube de France Culture. Cependant, c'est un extrait particulier de ce débat qui refait surface aujourd'hui et qui résonne de manière frappante avec l'actualité politique.

Dans cet extrait, Emmanuel Macron fait référence au Général De Gaulle et à la pratique institutionnelle en France. Il y explique que depuis De Gaulle, les présidents qui se sont succédé n'ont pas tiré les conséquences d'une défaite aux élections législatives en cours de mandat. Plus encore, il affirme qu'en cas de désaveu par le biais d'une perte de majorité parlementaire, le chef de l'État devrait démissionner. Ces propos, prononcés il y a plus de quatre ans, trouvent une résonance troublante dans la situation actuelle d'Emmanuel Macron, qui se retrouve aujourd'hui sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Le mec est une girouette. Idem pour les retraites. Il avait dit non pour un report de départ à la retraite et bingo 3 plus tard. Un sacré menteur ce Macron

— TOTO (@jlm_phi) August 30, 2024

►Suivez-nous sur Google News

Un retour de bâton pour Macron

La publication de cet extrait vidéo sur le réseau social "X" par la journaliste Aude Lancelin a immédiatement suscité de nombreuses réactions. En effet, depuis les récentes élections législatives, Emmanuel Macron et son bloc politique ne sont pas parvenus à obtenir la majorité absolue, se classant même en deuxième position derrière le Nouveau Front Populaire, le bloc de gauche. Pourtant, malgré ce désaveu manifeste, Emmanuel Macron n'a pas démissionné et ne semble pas non plus avoir l'intention de nommer une personnalité issue du bloc majoritaire à l'Assemblée nationale. Cette posture a rapidement été perçue comme une contradiction flagrante avec ses propos de 2019.

Les réseaux sociaux, en particulier "X", se sont enflammés après la réapparition de cet extrait. De nombreux utilisateurs ont exprimé leur indignation face à ce qu'ils perçoivent comme une incohérence et un manque de principes de la part du président. Parmi les commentaires, on peut lire : « Le mec est une girouette », « Baratineur comme toujours », ou encore « Il affirme une chose un jour et soutient l'inverse le lendemain. » Ces réactions révèlent un mécontentement croissant et une défiance envers le président, déjà largement critiqué pour d'autres aspects de sa gouvernance.

Baratineur comme toujours

— brecin nelson (@BrecinN) August 30, 2024

La gestion des contradictions : un enjeu politique

Cette situation illustre une fois de plus la difficulté pour Emmanuel Macron de gérer les contradictions entre ses discours et ses actions. En 2019, lorsqu'il tenait ces propos sur la nécessité pour un président de tirer les conséquences d'une défaite législative, Macron se posait comme un réformateur, soucieux de respecter la logique démocratique et institutionnelle. Aujourd'hui, face à une configuration politique défavorable, il adopte une posture de résistance, refusant de céder aux pressions de l'opposition et des électeurs.

Cette attitude alimente le sentiment de défiance envers les institutions et les dirigeants politiques. Le fossé entre les paroles et les actes est souvent perçu comme une trahison des principes démocratiques, ce qui peut expliquer en partie l'abstention croissante et la montée des mouvements protestataires. Emmanuel Macron, qui a construit une partie de son image sur le renouvellement de la politique française, se retrouve ainsi pris au piège de ses propres déclarations, exposé aux critiques pour ne pas les avoir suivies lorsqu'il en a eu l'occasion.

Il affirme une chose un jour et soutient l'inverse le lendemain.

— Mytho-logique (@FdeCanaan) August 29, 2024