POLITIQUE
Publié le 20 juillet 2022
« La stratégie de l'argent de poche » Nathan Devers nous parle du macronisme et son réflexe d'aristocrates du 18ème siècle
Nathan Devers intervenait lors de l'émission « L'heure des pros » diffusée sur CNews ce mercredi 20 juillet 2022.
« La stratégie de l'argent de poche »
Nathan Devers : « À chaque fois que le macronisme a été confronté à la question sociale, il a toujours répondu par ce que j'appellerais : la stratégie de l'argent de poche. C'est on va donner un peu d'argent, en général d'ailleurs, la somme est toujours de 100 euros. 100, 200 euros mais souvent, vraiment, c'est le chiffre magique, c'est 100. Et ils s'imaginent qu'en distribuant comme ça les miettes au peuple, aux citoyens qui sont précaires, ça va régler la question sociale. Réflexe, un peu, excusez-moi, mais d'aristocrates du XVIIIᵉ siècle qui se disent, on va donner les fins de repas aux gens. » Jean-Loup Bonnamy : « Aux sans-dents. » Nathan Devers : « Aux sans-dents... » Guillaume Bigot : « Il faut qu'ils mangent de la brioche. » Nathan Devers : « Voilà, c'est ça. En leur distribuant des petits bouts de brioche, ce n'est même pas de la brioche entière et pourquoi ils ne sont pas contents ? Qu'est-ce qu'ils ont ? » Jean-Loup Bonnamy : « S*lauds de pauvres ! »
« Évidemment qu'il faut réfléchir à augmenter son salaire »
Nathan Devers : « Voilà. Donc la question sociale, on la résout comment ? On la résout, pas par l'émotion, moi je ne suis pas dans le misérabilisme. Mais on la résout par une analyse structurelle, économique, rigoureuse et sérieuse, et pas par des mesures qui sont des mesures circonstancielles, des mesures de primes, des mesures qui sont toujours conditionnées et qui permettent juste de ne plus parler de la question sociale pendant un mois ou deux. Donc évidemment que quand vous avez quelqu'un qui est sous-payé et qui travaille par exemple, qui habite dans une grande ville où les prix de l'immobilier ou les loyers, où le prix du pouvoir d'achat de la nourriture, ces prix-là explosent. Évidemment qu'il faut réfléchir à augmenter son salaire et pas lui donner une petite prime le 15 du mois s'il a fait des grands sourires et s'il est gentil. »