POLITIQUE

Publié le 28 juillet 2024

« La décadence de l'Occident » : La Russie et la Hongrie dézinguent la cérémonie des Jeux Olympiques


INFORMATION

Réactions divergentes à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris a suscité des réactions variées à travers le monde. Si de nombreux observateurs internationaux ont loué l'événement pour son innovation et son éclat, la Hongrie et la Russie ont exprimé des critiques sévères quant à l'organisation et aux idéaux promus. La Russie, exclue des Jeux, a rapidement dénoncé l'événement comme un échec retentissant. Maria Zakharova, porte-parole russe, a dressé sur Telegram une liste de problèmes constatés durant la cérémonie, incluant des perturbations dans les transports causées par des actes de sabotage et des spectateurs forcés de rester sous une pluie incessante, faute de préparations adéquates contre les intempéries.

Maria Zakharova n'a pas manqué de critiquer la transformation du centre-ville de Paris, qu'elle a décrit comme un ghetto infesté de rats. En outre, l'inclusion du rappeur Snoop Dogg, pointé du doigt pour ses diverses dépendances, comme porteur de la torche olympique a enflammé les débats. Une représentation de la Cène où les apôtres étaient joués par des acteurs travestis a également été vivement critiquée, l'Église orthodoxe russe la considérant comme une insulte aux valeurs chrétiennes. Ce tableau a été décrit par les autorités religieuses russes comme une volonté de nuire à la culture dans une ville autrefois vue comme un bastion de la civilisation chrétienne européenne. Vakhtang Kipchidzé, porte-parole de l'église, a déploré cette interprétation, renforçant l'idée d'une moquerie envers des symboles religieux fondamentaux.

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Réponse hongroise à l'ouverture des Jeux

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a saisi cette occasion pour critiquer ce qu'il perçoit comme la décadence de l'Occident, illustrée selon lui par les festivités d'ouverture des Jeux. Lors de son discours à l'université d'été de Baile Tusnad, Orban a lié cette supposée décadence à un abandon progressif des valeurs métaphysiques telles que la religion, la patrie et la famille, entraînant selon lui une crise morale visible lors de l'événement. Orban a également souligné que les valeurs occidentales, autrefois universelles, sont de plus en plus contestées mondialement, notamment en Asie et au Moyen-Orient.

Idéologies et fractures culturelles

La cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris a ainsi servi de prisme révélateur des fractures idéologiques et culturelles mondiales. Les diverses réactions qu'elle a suscitées dépassent le simple cadre sportif, exposant des opinions et des tensions profondes. Les critiques de la Russie et de la Hongrie mettent en lumière une opposition claire aux évolutions sociales et culturelles perçues comme emblématiques de l'Occident contemporain.

L'impact sur l'image de Paris

Ces réactions contrastées ont également un impact sur l'image de Paris. Tandis que certains applaudissent l'audace et la modernité de la cérémonie, d'autres y voient une trahison des valeurs traditionnelles. Les critiques russes et hongroises soulignent des préoccupations sur la direction que prend la société occidentale, avec Paris en ligne de mire comme symbole de cette transformation. La ville, déjà sous pression pour accueillir un événement d'une telle envergure, doit maintenant jongler avec des perceptions internationales conflictuelles.

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 a non seulement célébré l'esprit sportif mais a également mis en lumière les tensions et divergences idéologiques actuelles. Les critiques de la Russie et de la Hongrie révèlent des clivages profonds sur la scène internationale, illustrant comment un événement sportif peut devenir un terrain de confrontation pour des visions du monde opposées. Paris, en tant qu'hôte, se retrouve ainsi au centre d'un débat plus vaste sur les valeurs et l'identité culturelle, un rôle complexe mais crucial à l'heure de la mondialisation.

Par Tony Houdeville


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