ENVIRONNEMENT

Publié le 15 juillet 2024

La Seine est-elle vraiment baignable ? Découvrez ce que ces pêcheurs à l'aimant ont trouvé dans le fleuve

Un Investissement Gigantesque pour la Propreté de la Seine

Ce vendredi 26 juillet marquera l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, un événement attendu avec impatience par des millions de spectateurs à travers le monde. Cependant, cet enthousiasme est tempéré par de nombreuses polémiques, notamment concernant la qualité de l'eau de la Seine. Prévue pour accueillir plusieurs épreuves olympiques, la Seine a longtemps été réputée pour la mauvaise qualité de ses eaux, rendant la baignade risquée. Pour remédier à cela, l’État et les collectivités territoriales franciliennes ont investi une somme colossale de 1,4 milliard d’euros afin de rendre la Seine et la Marne baignables à temps pour le 26 juillet.

Cette somme astronomique a été justifiée par les autorités par la nécessité d'offrir un environnement sain et sûr pour les athlètes. Les résultats de cet investissement semblent prometteurs, comme l'a démontré la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui s'est baignée dans la Seine le 13 juillet pour rassurer le public et les athlètes sur la qualité de l'eau. Cet acte symbolique, accompagné du feu vert des organismes sanitaires, vise à démontrer que les efforts déployés ont porté leurs fruits. Les analyses récentes indiquent une amélioration significative de la qualité de l'eau, la rendant théoriquement propre à la baignade.

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Des Déchets Métalliques et des Hydrocarbures : Une Réalité Inquiétante

Malgré ces efforts et les résultats des analyses, des doutes persistent quant à la réelle propreté de la Seine. Une équipe de pêcheurs à l'aimant, connue sous le nom de "Pêcheur de trésors", a décidé de mener sa propre enquête pour vérifier l'état du fond du fleuve. Leur démarche, relayée sur les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok, a révélé des trouvailles pour le moins surprenantes. À quelques jours de la cérémonie d'ouverture, ces pêcheurs ont sorti de la Seine une quantité impressionnante d'objets métalliques, allant de vélos à des morceaux de lampadaire, en passant par des cuillères, des radiateurs, et même une grosse poubelle.

Leurs découvertes ne s'arrêtent pas là. Les pêcheurs ont également constaté la présence d'hydrocarbures à la surface de l'eau, émanant des péniches stationnées le long des quais. Ces nappes d'hydrocarbures créent un effet arc-en-ciel visible à la surface, ajoutant une couche de scepticisme quant à la propreté réelle de la Seine. Bien que les analyses officielles puissent indiquer une amélioration de la qualité de l'eau, la présence de ces déchets et polluants visibles jette un doute sur la sécurité et l'agrément de la baignade dans la Seine.

Des Priorités Remises en Question

L'investissement de 1,4 milliard d'euros pour rendre la Seine et la Marne baignables soulève des questions sur les priorités budgétaires du gouvernement, surtout en cette période de restrictions économiques. Alors que l'État cherche à réaliser des économies, souvent au détriment des services publics et des citoyens, une telle dépense pour un événement ponctuel semble malvenue. Les Français sont témoins de coupes budgétaires dans des secteurs cruciaux comme la santé, l'éducation et les transports, ce qui rend cet investissement difficile à justifier.

Il est légitime de se demander si cet argent n'aurait pas pu être mieux utilisé pour améliorer des infrastructures essentielles ou renforcer les services publics qui peinent à répondre aux besoins croissants de la population. La somme investie pour la propreté de la Seine paraît d'autant plus disproportionnée lorsque l'on considère les résultats résiduels et les problèmes persistants de pollution, comme en témoignent les déchets métalliques et les hydrocarbures découverts.

Un Choix Contestable en Période d'Austérité

Plutôt que de consacrer des ressources massives à une opération de nettoyage de la Seine, négligée depuis des décennies, n'aurait-il pas été plus judicieux de faire concourir les athlètes dans des bassins artificiels ? Cette solution aurait offert un environnement contrôlé et sécurisé pour les compétitions, tout en coûtant probablement beaucoup moins cher. Les bassins artificiels auraient également évité les problèmes imprévisibles liés à la pollution du fleuve, offrant ainsi une garantie de propreté et de sécurité pour les athlètes.

En période d'austérité, chaque euro dépensé devrait être justifié par son impact positif et durable sur la société. Les 1,4 milliard d'euros investis dans la Seine ne semblent pas répondre à ce critère, surtout lorsque l'on considère les besoins urgents dans d'autres secteurs. Cette décision soulève donc des interrogations sur la gestion des fonds publics et les véritables priorités du gouvernement. Elle pose également la question de la transparence et de la responsabilité des autorités dans l'allocation des ressources financières.

Par Tony Houdeville


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