« Netanyahou a sacrifié les otages pour dévaster Gaza » : un ancien officier déballe tout sur le Proche-Orient comme rarement à la télévision
SOCIAL | Publié le 23 septembre 2024
EDITO
Guillaume Ancel : Un regard critique sur les stratégies militaires de Benyamin Netanyahou
Guillaume Ancel, un nom qui ne vous est peut-être pas familier, mérite pourtant toute votre attention. Écrivain aujourd'hui, Ancel a derrière lui une carrière militaire impressionnante, s'étalant de 1989 à 2005. Il a notamment terminé son service avec le grade de lieutenant-colonel après avoir été impliqué dans plusieurs missions complexes à travers le monde, notamment au Cambodge, au Rwanda et en Bosnie-Herzégovine. Fort de ces expériences, il est aujourd'hui considéré comme un expert des opérations militaires, capable d'analyser avec lucidité les décisions et stratégies des dirigeants en temps de guerre.
Ce vendredi 20 septembre, Guillaume Ancel était invité dans l'émission « Bonjour chez vous ! » diffusée sur la chaîne Public Sénat. Son intervention a été particulièrement remarquée en raison de sa critique acerbe des actions de Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien. Ancel n'a pas hésité à remettre en cause la stratégie de Netanyahou, notamment en ce qui concerne sa gestion du conflit avec Gaza et les conséquences de ses choix militaires.
Une critique sans détour du Premier ministre israélien
Lors de son passage à Public Sénat, Guillaume Ancel a livré une analyse percutante de la stratégie de Benyamin Netanyahou, allant jusqu'à affirmer que ce dernier avait besoin de la guerre pour se maintenir au pouvoir. Il pointe du doigt les promesses non tenues du Premier ministre israélien, notamment en ce qui concerne la libération des otages de Gaza. Selon Ancel, loin de tenir ses engagements, Netanyahou aurait sacrifié ces otages pour justifier une campagne de bombardements massifs, marquant ainsi son mépris pour la vie humaine au profit de ses propres intérêts politiques.
Dans un passage particulièrement incisif, Ancel déclare : « Moi, j’ai fait un peu d’opérations de sauvetage d’otages, et vous ne pouvez pas bombarder massivement un territoire et en même temps aller chercher les otages. » Pour lui, la stratégie militaire israélienne consistant à bombarder la bande de Gaza tout en prétendant sauver les otages est non seulement contradictoire, mais également inhumaine. Ancel insiste sur le fait que ces bombardements ont détruit une immense partie du territoire, affectant non seulement les infrastructures mais également la population civile palestinienne dans son ensemble.
Un coût humain insoutenable
Guillaume Ancel n'hésite pas à comparer la destruction causée par l'armée israélienne à des événements historiques tragiques, rappelant que « même pendant la Seconde Guerre mondiale », une telle dévastation n'avait pas été observée. Il souligne que plus de 85 % des 360 kilomètres carrés de la bande de Gaza ont été détruits, touchant non seulement les infrastructures du Hamas mais aussi la population civile, composée de 2,4 millions de Palestiniens. Cette approche, selon lui, est profondément irresponsable, et l'idée que des otages auraient pu survivre à de tels bombardements relève de l'illusion.
En outre, Ancel accuse Netanyahou de ne pas seulement viser le Hamas, mais d'adopter une stratégie de punition collective à l'encontre de l'ensemble des Palestiniens. L'armée israélienne, révèle-t-il, retrouve régulièrement des otages tués par ses propres bombardements, une réalité cruelle qui, selon lui, met en lumière la faillite morale et stratégique du gouvernement israélien dans ce conflit.
Netanyahou : Un fauteur de guerre selon Ancel
Pour Ancel, le Premier ministre israélien est un « fauteur de guerre », un homme qui, au lieu de chercher l'apaisement et la stabilité pour Israël, préfère intensifier les tensions et encourager la violence. Selon lui, Israël, en tant que nation menacée, devrait au contraire viser à établir des relations durables et pacifiques avec ses voisins. Ancel estime que la stratégie de Netanyahou est exactement opposée à ce que le pays aurait besoin, créant ainsi un cycle interminable de violence et de destruction.
L'ancien militaire remet également en question la justification de la guerre menée par Netanyahou en réponse à l'attaque terroriste du 7 octobre, qui a coûté la vie à 1 400 personnes. Selon lui, cette tragédie ne peut justifier la dévastation totale de Gaza, et il craint que le nombre de victimes palestiniennes, une fois les décombres déblayés, dépasse largement les 42 000 morts.
Par Tony Houdeville