Cette vidéo refait surface et met Éric Ciotti dans l'embarras face au RN
POLITIQUE | Publié le 11 juin 2024
Virage surprenant chez Les Républicains
Le couperet est tombé avec une annonce retentissante sur le plateau de TF1 ce mardi : Éric Ciotti, figure de proue des Républicains, a ouvertement déclaré que son parti avait "besoin d'une alliance" avec le Rassemblement national. Ce revirement, survenant trois semaines avant les élections législatives, marque un tournant significatif pour le parti qui se revendique de l'héritage gaulliste. La déclaration d'Éric Ciotti agit comme un coup de tonnerre au sein de la droite française, ébranlant les fondations de longue date du parti.
Réactions en chaîne
Cette annonce n'a pas tardé à susciter une vague de réactions des deux côtés de l'échiquier politique. À droite, des figures éminentes comme Gérard Larcher et Olivier Marleix ont promptement exigé la démission d'Éric Ciotti. Parallèlement, plusieurs militants et élus des Républicains ont choisi de quitter le parti, tandis que d'autres réclament le départ immédiat de leur leader. À gauche, l'indignation est également palpable. Sandrine Rousseau, entre autres, a publiquement exprimé son mépris en lançant un cinglant "Honte à vous" à l'adresse du chef des Républicains.
Le caractère choquant de cette annonce réside principalement dans la contradiction flagrante qu'elle représente avec les positions précédemment affirmées par Éric Ciotti. En effet, ce dernier avait clairement exprimé, lors d'une interview sur BFM TV six mois avant les présidentielles de 2022, son refus catégorique de soutenir Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National. Il avait alors souligné la divergence historique et idéologique profonde entre sa famille politique et celle du Rassemblement National, qu'il qualifiait d'"adversaire voire d'ennemi".
Les félicitations de Marine Le Pen
Marine Le Pen, quant à elle, n'a pas manqué de saluer ce qu'elle considère comme un "choix courageux" de la part d'Éric Ciotti, y voyant un "sens des responsabilités" notable. Elle a exprimé son espoir de voir d'autres cadres des Républicains emboîter le pas à leur leader, marquant ainsi la fin de ce qu'elle décrit comme "quarante ans d'un pseudo-cordon sanitaire", responsable selon elle de nombreuses défaites électorales pour son parti.
La relation entre Éric Ciotti et Marine Le Pen a connu des hauts et des bas au fil des ans, illustrés par des échanges médiatiques parfois acerbes. En 2011, Marine Le Pen avait qualifié Éric Ciotti de "naïf" dans une interview pour Corse-Matin, alors que ce dernier répliquait en accusant sa rivale de "tromperie". Plus récemment, malgré des critiques passées, Éric Ciotti a reconnu le "talent médiatique" de Marine Le Pen, tout en lui reprochant de "ne pas aimer la France".
- Marine Le Pen, un mot pour définir Éric Ciotti?
— Raphael Grably (@GrablyR) June 11, 2024
- La naïveté
Septembre 2011 pic.twitter.com/C03JBRU2sq
Cet étonnant virage politique de la part d'Éric Ciotti et les réactions qu'il suscite reflètent non seulement les tensions internes au sein des Républicains, mais aussi les dynamiques changeantes de la politique française à l'approche des législatives. Cette alliance potentielle pourrait redéfinir les lignes d'affrontement traditionnelles de la politique française, soulignant ainsi l'incertitude et les recalibrages en cours dans le paysage politique du pays.
Par Tony Houdeville