L'Actu Citoyenne

« Qui se fout de la gueule de tous les Français ? » : un auditeur sur RMC décide de vider son sac


POLITIQUE | Publié le 11 octobre 2024


EDITO

Le cri d'alarme d'un auditeur : la dénonciation d'une austérité qui touche toutes les classes sociales

Ce vendredi 11 octobre, sur RMC, lors de l’émission "Estelle Midi", un auditeur nommé Christophe a pris la parole pour exprimer son profond mécontentement face aux mesures d’austérité annoncées dans le budget 2025 du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Dans une intervention passionnée, Christophe a fustigé le gouvernement, la classe politique dans son ensemble, ainsi que l'Union européenne, dénonçant une politique qui, selon lui, pénalise désormais toutes les classes sociales, alors que Michel Barnier avait initialement laissé entendre qu'elle ne concernerait principalement que les plus aisés.

Christophe a commencé son intervention par une question rhétorique qui résonne fortement dans le contexte socio-économique actuel : « Faut-il que nous payions tous un impôt pour aider le pays à se redresser ? » Bien qu’il réponde de manière affirmative sur le plan idéologique, il a immédiatement mis en lumière l'incohérence de la politique fiscale actuelle. Il a rappelé la mise en place de la Flat Tax en 2017, une mesure qui, selon lui, a favorisé les plus fortunés. En revenant sur la figure d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Économie sous François Hollande et président actuel, Christophe n’a pas manqué de souligner ce qu’il considère comme une trahison des promesses faites aux Français.

►Suivez-nous sur Google News

Une classe politique accusée de désengagement et de déconnexion

L'auditeur a ensuite abordé l’actuel Premier ministre, Michel Barnier, en mettant en cause la gestion du budget 2025. Christophe a dénoncé une classe politique qu’il juge déconnectée des réalités du quotidien. Selon lui, les dirigeants sont plus préoccupés par leur propre survie politique que par les véritables enjeux sociaux et économiques. Il n’a pas hésité à pointer du doigt ce qu’il qualifie de « démission » d’Emmanuel Macron, qui aurait, selon ses propos, dissous l'Assemblée nationale afin de passer la « patate chaude » à son successeur avant que le scandale ne prenne de l'ampleur. Dans son analyse, Michel Barnier, bien qu’ayant repris les rênes, est décrit comme impuissant face à une situation financière de plus en plus critique.

Christophe a également dénoncé l’improvisation politique qui caractériserait ce nouveau gouvernement. Il s’est insurgé contre la déclaration de Michel Barnier, qui aurait admis que son budget était « perfectible », un aveu qui, pour Christophe, montre un manque de sérieux et de préparation. Pour cet auditeur, le problème est bien plus profond : « Ces hommes politiques prennent le pouvoir, ils font un budget en quinze jours et nous disent que finalement, il va être perfectible », a-t-il clamé avec indignation.

L’Europe : une union dévoyée par la finance et la magouille

L’auditeur n’a pas seulement limité sa critique à la politique nationale. Il a également exprimé son désenchantement vis-à-vis de l’Union européenne. Christophe, qui se définissait autrefois comme un « européen convaincu », a exprimé sa déception face à une Europe qui, selon lui, ne sert plus les intérêts des peuples, mais ceux de la finance. « Je rêvais d'une belle Europe », a-t-il confié, avant de dénoncer une union qui, loin de protéger ses citoyens, laisse se perpétuer des injustices, comme celle en cours en Irlande, un exemple cité par Christophe pour illustrer le laxisme de l’Union face aux abus financiers.

Ce sentiment d'abandon de l'Europe est partagé par une partie croissante de la population, qui voit dans les décisions prises à Bruxelles une priorisation des intérêts financiers sur les enjeux sociaux et environnementaux. Christophe a particulièrement insisté sur le fossé qui se creuse entre les citoyens européens et leurs représentants politiques, ces derniers étant accusés de profiter du système tout en ignorant les difficultés des plus modestes.

Une classe moyenne et populaire écrasée par les impôts et les taxes

L’une des parties les plus poignantes de l’intervention de Christophe est sans doute celle où il a mis en lumière la précarité croissante des Français les plus modestes. « On ne vit pas avec 2 000 € par mois », a-t-il affirmé, dénonçant ainsi les politiques fiscales qui, selon lui, appauvrissent les classes moyennes et populaires. Christophe a critiqué l’accumulation de taxes, notamment celles sur les carburants, qui pénalisent des travailleurs déjà en difficulté. « Si tu achètes une voiture essence, on te taxe. Si tu achètes une voiture diesel, on te taxe. Et la voiture électrique, de toute façon, elle est 30 % plus chère que les autres », a-t-il énuméré, illustrant ainsi l’impasse dans laquelle se trouvent de nombreux citoyens.

Cette critique des taxes sur les carburants renvoie à un débat plus large sur la justice fiscale et la répartition des efforts en période de crise. Christophe, tout en reconnaissant qu’il peut se permettre de payer ces taxes grâce à sa situation financière, s’est fait l’écho de ceux qui n’ont pas ce luxe. Pour lui, il est inadmissible de faire peser une telle charge sur « 50 % des Français qui gagnent moins de 2 000 € par mois », alors que ces derniers peinent déjà à subvenir à leurs besoins essentiels.

Un appel à la justice sociale et fiscale

L’intervention de Christophe sur RMC reflète un ras-le-bol général face à des politiques perçues comme injustes et déconnectées des réalités de la vie quotidienne. Ce cri du cœur, bien que ponctué de colère, révèle une analyse lucide des failles du système actuel. Christophe a su, en quelques minutes, mettre en lumière des enjeux cruciaux : la nécessité d’une justice fiscale, la responsabilité des élites politiques, et le désenchantement vis-à-vis de l’Europe.

Son message est clair : la crise que traverse la France n’est pas seulement économique, elle est avant tout sociale. Et si des sacrifices doivent être faits, ils ne peuvent continuer à peser uniquement sur les plus modestes. Le cri d’alarme de cet auditeur résonne ainsi comme un appel à une réforme en profondeur, basée sur la solidarité et une meilleure répartition des efforts entre tous les citoyens.

Par Tony Houdeville